(Anvers), Jean Sadeler, (1585); in-4 oblong, 13 ff., en feuillets, coffret de toile noire moderne.
Hans Bol, Hollstein, 94-108. Adrien Collaert, Hollstein, 511-522. Rare suite, complète, de ces gravures sur cuivre exécutées par Adrian Collaert d'après Hans Bol (1534-1593). Ce dernier, digne héritier artistique de Peter Bruegel l’Ancien, originaire de Malines, était un peintre, dessinateur, miniaturiste, graveur et créateur d’estampes. Ses œuvres étaient destinées au marché des collectionneurs et des cabinets d’art. La suite se compose d'un titre gravé dans un encadrement et de douze planches, comme autant de mois de l'année : "Chaque image illustre un épisode du Nouveau Testament et s’articule autour de la figure centrale du Christ. Dans l’image Décembre, il n’est pas encore né : Marie et Joseph cherchent en vain à passer la nuit dans une auberge. En Janvier, le nouveau-né et ses parents sont contraints de fuir pour échapper au roi Hérode. Les mois suivants montrent Jésus adulte, entouré de ses apôtres ou de Pharisiens et souvent prêchant les enseignements de paraboles illustrées dans l’image. Ces scènes sont plantées dans de vastes paysages où se déroulent des activités agricoles qui symbolisent les mois de l’année. Chaque image est surmontée d’un signe du zodiaque : une combinaison qui, jusqu’en cette année 1585, était totalement inédite dans l’iconographie de l’art occidental (…). Chaque image de Bol reproduit les faits et gestes du Christ avec un maximum de clarté et de conviction, conformément aux Évangiles. Les paysages sont des évocations de mois, désignés par les signes du zodiaque inscrits dans le ciel – les signa coelestia du titre. Bol fait montre d’une grande inventivité en choisissant des paraboles qui abordent des activités spécifiques de chaque saison, ce qui lui permet, pour plusieurs mois de l’année, de respecter les limites imposées par les canons de l’Église. Janvier situe la fuite en Égypte dans un paysage hivernal, avec des personnages évoluant sur la glace. En mars, la parabole des vignerons permet à Bol de montrer la plantation de la vigne. En avril, les activités typiquement liées à la préparation du sol rappellent la parabole du semeur. En mai, Jésus rencontre la Samaritaine, irrespectueuse de la fidélité conjugale, puisque mai est traditionnellement le mois de l’amour charnel. En juin, le fauchage a déjà commencé, comme dans la parabole du riche insensé, et juillet, le mois de la tonte des brebis, montre le Christ en bon pasteur. En août, la moisson est l’occasion de montrer le Christ en discussion avec les Pharisiens à propos de l’interdiction de récolter le dimanche. En septembre, la parabole du figuier stérile se déroule pendant la cueillette des pommes. Octobre montre les vendanges dans la foulée de la parabole de l’intendant infidèle et novembre, traditionnellement le mois d’abattage des animaux, établit un lien entre cette tradition et la parabole du royaume des cieux ou parabole du festin nuptial. Décembre reproduit les événements liés à la Noël – la naissance de l’enfant Jésus. Il est frappant de constater que ce sont parfois les signes du zodiaque mêmes qui déterminent le choix de la scène biblique, comme pour le mois de février qui s’inscrit sous le signe des Poissons et montre Jésus choisissant ses disciples parmi des pêcheurs" (Joris Van Grieken, De la plume à la presse. La production et l’usage des gravures sur cuivre à Anvers (1550–1600)). Les gravures mesurent 154 x 207 mm environ, sur des feuillets de 250 x 290 ou 280 mm environ ; le feuillet de titre, ainsi que ceux des mois de juin et d'août (cette dernière 225 x 273 mm), présentent des traces de restauration dans les marges. Quelques traces de plis sont à signaler, ainsi que quelques minimes et rares taches anciennes, mais la suite, bien tirée, reste en bel état.
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