Paris, Bossange père, A. Sautelet et Cie - A. Mesnier, 1825-1831; 7 ouvrages ou opuscules reliés en un volume in-8, VIII + 91 pp. + 84 pp. + XVI + 180 pp. + 1 f.n.ch. + 64 pp. + 8 pp. + 8 pp. + 16 pp., demi-basane brune de l'époque, dos lisse orné à faux nerfs, pièce de titre rouge, tranches marbrées (infimes frottements aux plats).
I. Walch, Bibliographie du Saint-Simonisme, 101. Édition originale du dernier livre de Saint-Simon, paru un mois avant sa mort, sorte de testament qui contient l'essentiel de "la religion saint-simonienne" et même "toute la doctrine", selon Saint-Simon lui-même qui aurait déclaré sur son lit de mort, à son propos : "Notre dernier ouvrage sera le dernier compris (…). Le système catholique était en contradiction avec le système des sciences et de l'industrie modernes, par là sa chute était inévitable. Elle a lieu, et cette chute est le signal d'une nouvelle croyance qui va remplir de son enthousiasme le vide que la critique a laissé dans les âmes" (Saint-Simon, O.C., PUF, 2012, IV, p., 325). II. Walch 387. Édition originale de la célèbre prédication prononcée en mars 1830 par le publiciste saint-simonien Émile Barrault, qui sollicite le soutien des artistes dans une entreprise qui transformera la société par l’emprise qu’ils détiennent sur l’imagination populaire : “Viennent, viennent donc à nous tous ceux dont le cœur sait aimer, et le front s’enflammer d’une noble espérance ! Associons nos efforts pour entraîner l’humanité vers cet avenir; unis entre nous, comme toutes les cordes harmonieuses d’une même lyre. Commençons dès aujourd’hui ces hymnes saintes qui seront répétées par la postérité; désormais les beaux-arts sont le culte, et l’artiste est le prêtre.” (p. 84). III. Walch p. 29, n°20/1 du Fonds de la Sicotière. Édition originale posthume : Eugène Rodrigues, frère d’Olinde Rodrigues, né en1807, mourut à Paris le 13 janvier 1830. Il eut "une influence théorique déterminante dans la mutation du saint-simonisme en religion. Assez bien informé de la philosophie et du judaïsme allemands, dans des proportions et par des voies qui restent à étudier, il s’employa en effet avec ténacité et talent à en amalgamer certains éléments avec l’apport propre de Saint-Simon pour en faire un corps de doctrine théologiquement acceptable. Sa mort prématurée, due, semble-t-il, à un hiver rigoureux, mais imputée par plusieurs à l’excessive pureté de ses amours avec une certaine Mlle de Roissy, contribua à faire de son souvenir une référence mythique dans le milieu saint-simonien" (Maitron, Dict. biographique du Mouvement ouvrier et du Mouvement social). IV. Walch 590. Édition originale de cette synthèse de la conception du saint-simonisme de Jules Lechavelier, prononcée à la Sorbonne le 20 janvier 1830 (en réalité l'introduction et la première leçon). Tout en encourageant le progrès par le biais de l’industrie, des sciences et des arts, Lechevalier promet l’émancipation des travailleurs et la pacification du globe, à condition toutefois de se lier à l’association saint-simonienne dirigée par les capacités selon le célèbre credo : « À chacun selon sa capacité, à chaque capacité selon ses œuvres. ». V. Walch 350. Réimpression de cette lettre datée du 1er octobre 1830 (selon l'avertissement), à l'occasion des "attaques dirigées à la tribune contre la religion saint-simonienne sur trois points principaux" : la communauté de biens - la communauté de femmes - l'affiliation aux sociétés démocratiques. VI. Pas dans Walch. Édition originale en librairie. "Initialement d’opinions ultra-républicaines, il fut séduit par la doctrine saint-simonienne et envoya au journal L’Organisateur plusieurs articles remarqués — particulièrement celui du 11 septembre 1830 : « La Marseillaise de la Paix » — qui le mirent au rang des théoriciens les plus connus de la nouvelle école." (Maitron). VII. Pas dans Walch. Édition originale en librairie. "Ouvrier horloger à Reims, il séjourna certainement à Paris à plusieurs reprises en 1831-1832, car il joua un rôle important dans la religion saint-simonienne. Il eut en particulier des fonctions à la direction du Globe. (…) Le Globe du 3 février 1831 publia de lui une « Pétition d’un prolétaire à la Chambre des députés », qui est une espèce de manifeste commun au « degré des ouvriers ». La « Pétition », qui expose très clairement dans les termes de l’école ce qu’est la condition prolétarienne et ce qu’elle devrait être, fut assez remarquée dans le journal quotidien des saint-simoniens pour être rapidement imprimée par eux en brochure. Béranger demandait que les prolétaires puissent « chaque jour donner un certain temps à la culture, au développement de leur intelligence […], acquérir des connaissances au moyen desquelles le travail deviendrait plus productif et moins pénible » (Maitron). Bel exemplaire.
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