DALIZE (René)

Ballade du Pauvre Macchabé mal enterré. Poëme de René Dalize suivi de deux souvenirs de Guillaume Apollinaire & André Salmon.

Paris, Imprimerie François Bernouard, (1919); in-4 oblong (26,6 x 29,2 cm), 38 pp., broché, couverture imprimée (petite déchirure restaurée au mors supérieur).

Édition originale de cette plaquette de luxe tirée à 135 exemplaires numérotés, ici l'un des 110 sur vergé d'Arches, avec la signature autographe d'André Derain à la justification. Belle illustration par André Derain composée de 6 bois gravés, dont 4 hors texte. Ce poème macabre - amère réussite d'humour noir - a été composé sur le Front par un ami d'enfance de Guillaume Apollinaire, le poète René Dalize, et publié pour la première fois dans une revue de tranchées, "Les Imberbes", que l'auteur éditait avec le poète Jean Le Roy. Dalize fut anéanti par un obus, devant Craonne, près de la ferme de Cogne-le-Vent, le 7 mai 1917. Le poème était prémonitoire : le corps de Dalize fut enterré à la hâte, et il ne reste rien de sa tombe. "Je suis le pauvre MACCHABÉ mal enterré, / Mon crâne lézardé s’effrite en pourriture / Mon corps éparpillé divague à l’aventure / Et mon pied nu se dresse vers l’azur éthéré. / Plaignez mon triste sort / Nul ne dira jamais : Paix à ses cendres ! / Je suis mort / Dans l'oubli désolé d'un combat de décembre." Ses amis Apollinaire et Salmon entreprirent la publication de sa Ballade, suivie de leurs hommages nécrologiques intitulés In Memoriam. Bel exemplaire.