PERSOZ (Jean-François)

Traité théorique et pratique de l'impression des tissus. Ouvrage avec 165 figures et 429 échantillons intercalés dans le texte, et accompagné d'un atlas in-4 de 20 planches.

Paris, Victor Masson, 1846; 4 volumes in-8, LX + 569 + 558 + 458 + 560 pp., demi-cuir de Russie aubergine à long grain, dos lisses ornés de décor romantique (quelques traces de frottments et de reteinte, mors supérieur du tome IV fendillé). Les 4 volumes.

Édition originale de cette importante étude. Jean-François Persoz, chimiste français, est né en Suisse en 1805 à Cortaillod (canton de Neuchâtel), et mort à Paris en 1868. Préparateur, en 1828, au cours de chimie de Louis J. Thenard au Collège de France, il est nommé professeur de chimie à la faculté des sciences de Strasbourg et, deux ans plus tard, directeur de l'école de pharmacie de cette ville, avec la charge d'inspecter les pharmacies du Bas-Rhin. Il revient à Paris en 1850 pour suppléer Jean-Baptiste Dumas à la Sorbonne, et il est chargé du cours de teinture et d'impression des tissus au Conservatoire national des arts et métiers (1852) où, bientôt, une chaire de chimie appliquée à l'industrie est créée pour lui. La Société d'encouragement pour l'Industrie nationale avait proposé un prix, quelques années avant la parution de l'ouvrage, pour récompenser le "meilleur traité relatif au blanchiment des tissus et à la fabrication des étoffes peintes". Le concours fut fermé, mais aucun des mémoires reçus par la Société n'avait paru digne du prix. Cependant, Persoz s'était voué à la rédaction de son Traité dès l'ouverture du prix, sans avoir eu le temps de terminer ses travaux avant la clôture du concours. Il persévéra dans son entreprise, et fut finalement récompensé, par la Société d'Encouragement, par une médaille de la valeur de 3000 francs. "M. Persoz est né dans une fabrique de toiles peintes ; il a continué toute sa vie à s'occuper de cette industrie ; la fortune l'a placé en Alsace, eu centre même de nos fabriques de tissus peints, pour y enseigner la cimie ; aucun secours ne lui a manqué. Son ouvrage embrasse toutes les branches de cette industrie variée ; partout, comme, comme c'est le droit d'un écrivain qui a tout pratiqué par lui-même, et qui s'appuie de sa propre expérience en toutes choses, son opinion personnelle se fait jour au milieu de renseignement exactement recueillis et d'opinions sagement discutées. Deux volumes sont consacrés à faire connaître les matières colorantes, la théorie de la teinture et des divers procédés d'impression en couleurs, la nature et l'effet des diverses machines que cette industrie met en usage. Deux autres volumes renferment l'exposition méthodique de tous les procédés d'impression qui sont mis en pratique sur le coton et sur les étoffes diverses qui en imitent le produit. À chaque recette se trouve joint un échantillon d'étoffe qui donne au lecteur la fidèle représentation de l'effet que la recette fournit. Ces échantillons, au nombre de plusieurs centaines, reproduisent les procédés de tous les pays ; car l'Alsace, la Suisse, la Normandie, les environs de Paris, l'Angleterre et l'Écosse ont rivalisé de libéralité envers l'auteur ; les principales fabriques ont mis à sa disposition des pièces de leurs étoffes, qui, découpées en échantillons, donnent au lecteur des types inappréciables. Enfin, par des procédés simples, nouveaux et rapides, l'auteur met chaque fabricant en état de définir par lui-même et sans erreur la nature exacte des procédés qui ont servi à produire une couleur sur une étoffe donnée. Ce système d'essai, par son exactitude, sa précision et son importance, fait le plus grand honneur à la sagacité de M. Persoz, et rendra les plus grands services à l'industrie" (extrait du rapport de M. Dumas, président de la Société d'Encouragement, sur le Traité de l'impression des tissus, placé en tête de l'ouvrage, en guise de préambule). Exemplaire complet des 428 (sur 429) échantillons de tissu découpés et insérés dans le texte ; l'échantillon 190 (fond vert au solanum de Guinée) est absent comme dans tous les exemplaires, l'éditeur n'ayant pu se le procurer pour faire exécuter un échantillon. L'atlas in-4, qui comportait 20 planches lithographiées, est absent, comme souvent. Bel exemplaire malgré les petits défauts signalés à la reliure.