VOITURE (Vincent), COSTAR (Pierre)

Les entretiens de Monsieur de Voiture, et de Monsieur Costar.

Paris, Chez Augustin Coubé, 1655; in-4, 14 ff.n.ch. + 567 pp. + 1 page non chiffrée (privilège), plein veau glacé blond du XVIIIe siècle, dos richement orné à nerfs, roulette sur les coupes, tranches rouges (infimes frottis aux coiffes et aux coins).

Seconde édition, après l'originale parue en 1654, chez le même éditeur. Beau titre-frontispice gravé par Regnesson d'après Chauveau. "Cette correspondance, rédigée entre 1638 et 1642, soit une quinzaine d'années avant sa publication, rassemble 17 lettres de Voiture, 22 lettres de Costar (dont 5 sont adressées à d'autres correspondants : Balzac, le Père Bosius et M. de Seurhomme, chancelier de l'Université), ainsi que 35 billets (de 1 à 2 pages) échangés par les deux épistoliers. Il s'agit d'abord d'un ouvrage d'érudition, dans lequel sont évoquées, voir débattues, des questions touchant à la littérature, et parfois à la langue française. Costar et Voiture se situent sur le terrain du loisir lettré, détaché des contingences sociales et professionnelles, établissant un dialogue non seulement entre eux, mais aussi avec les auteurs anciens et modernes. (…) Édité et organisé par Costar, qui se présente comme "un citoyen de la République des Lettres", le recueil s'adressait à un lectorat savant, mais aussi au public mondain séduit par la lecture des lettres de Voiture, publiées quatre ans plus tôt. Car c'est une amitié épistolaire improbable qui unit Costar et Voiture. Le premier, ayant suivi une formation en théologie à la Sorbonne, possède un esprit et une culture foncièrement universitaires, et quitte Paris, en 1638, pour mener une vie sédentaire dans le Poitou, au service de l'abbé de Lavardin. Voiture, à l'inverse, incarne pour ses contemporains l'image emblématique du "galant homme", fin lettré possédant une culture diversifiée, et surtout "bel esprit" qui fréquente les milieux mondains, et se déplace fréquemment pour remplir des missions diplomatiques ou suivre la Cour". (Nathalie Grande in Revue d'Histoire littéraire de la France, 2014, n°4, pp. 968-970). Petite galerie de vers sur 10 feuillets, très pâle cerne d'humidité en coin supérieur des 40 premiers feuillets, sans gravité. Bel exemplaire, bien relié.