Vendu
éd. 1624

HOUEL (Guillaume, Sieur de Resneville)

Les traverses du Sieur de Resneville. Et ses œuvres poétiques.

Paris, Chez Toussainct du Bray, 1624; in-12, 3 ff.n.ch. + 268 pp., plein maroquin rouge, dos orné à nerfs, triple filet d'encadrement sur les plats, double filet sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrures (Thibaron).

Cioranescu, 35556. René-Norbert Sauvage, Documents sur Guillaume Houel, sieur de Resneville, poète Caennais du temps de Louis XIII, in Mélanges publiées par la Société de l’Histoire de Normandie, Neuvième série, 1925, pp. 281-321. Édition originale et unique, d'une grande rareté. On sait peu de choses sur Guillaume Houel, dont les "Traverses" sont le seul ouvrage connu, et qui constituent la source principale de ce qui nous est parvenu de sa vie. Il naquit à Caen, dans les dernières années du XVIe siècle, mais il est probable que l'ayant quittée dans les circonstances qu'il raconte dans les "Traverses", il n'y revint guère, ou pas - ce qui permet d'expliquer le silence des auteurs caennais du XVIIe siècle, de Huet notamment, sur son compte -. C'est à 18 ans, épris d'une jeune fille qu'il désirait impressionner, que Houel commença à versifier : "Je commençay aussi tost à rimailler à sa loüange, & à faire les anagrammes de nos noms, que je mis en acrostiche, pour les rendre plus admirables ce me sembloit : comme c'est d'ordinaire, la première œuvre de tous ceux qui inclinent à la poésie, de se jetter à corps perdu sur ces niaiseries ridicules". Mais, durant un voyage de Guillaume Houel à Paris, son inconstante amante ne l'eut « pas plus tost perdu de veuë, qu'elle se laissa servir au premier qui s'offrit à elle". Désolé, regrettant sa « timidité respectueuse. cause de ce changement », Houel se jeta dans la débauche, n'aimant « plus rien que les compagnies qui se plaisoient à passer les iours et les nuicts au jeu, et à la hantise des cabarets". Lassé de cette vie, il songeait à « porter les armes en Hollande, avec ses deux meilleurs amis, qu'il appelle Osylas et Parthénion, mais dont nous connaissons les noms véritables : Pierre Le Mesle, dit La Brasserie, et Jean Le Fauconnier, tous deux de bonne bourgeoisie caennaise. C'est avec ses deux amis que Houel fut mêlé, le 24 septembre 1617, à un assassinat dans une auberge. Le récit de ces aventures caennaises occupe les 58 premières pages du recueil. Les œuvres poétiques de Houel débutent sous un bel emblème gravé, formé d'une épée et d'une plume croisées entre une palme et une branche de laurier, et accosté des mots : "DES DEUX", en-dessous desquels on lit : "Je me sçay fort bien escrimer, / De celle qui me donne à vivre ; / Et de l'autre, assez exprimer / Les malheurs que le sort me livre. /Ceux qui s'entendent à rimer / En peuvent juger par ce livre.". Le premier poème qui suit, sous forme de satire, nous apprend que Houel préférait l'épée à la plume : "Mon commun exercice est un mestier plus rude. / Je sers ce puissant Dieu qui préside aux combats, / Et quoy que depuis peu j'ay mis les armes bas / Sentant mon corps privé de beaucoup de sa force : / Je treuve à ce mestier une si grande amorce, / Que je veux que mes jours s'achèvent sous sa loy. / Mais je veux s'il se peut que ce soit pour mon Roy : / Mon Roy qui ne fait rien que de haut et de juste. / Je suis pour le servir encore assez robuste ; Quelques glorieux coups dont je sois offensé, etc…". Ces vers, vraiment, ne sont pas mal frappés. Et l'on en peut trouver, sans peine, d'autres assez bons parmi les divers sonnets, stances, odes, chansons, épigrammes, ballets, etc. du recueil. Il en est de toutes les manières héroïque, pastorale, galante, élégiaque, descriptive, burlesque, libertine, etc." (Sauvage). Petite restauration au dernier feuillet, papier très légèrement et uniformément bruni. Très bel exemplaire, parfaitement relié par Thibaron.

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