MANRIQUE (Angel)

Cisterciensium seu verius ecclesiasticorum annalium a condito Cistercio, tomus I [-IV].

Lyon, G. Boissat et L. Anisson, 1642-1659; 4 volumes in-folio, 18 ff.n.ch. + 528 pp. + 65 ff.n.ch. + 18 ff.n.ch. + 550 pp. + 1 f. blanc + 52 pp. + 60 ff.n.ch. + 22 ff.n.ch. + 578 pp. + 38 pp. + 63 ff.n.ch. + 18 ff.n.ch. + 742 pp. + 90 ff.n.ch., plein parchemin de l'époque à rabats, dos à nerfs consolidés au XIXe siècle d'une bande de cartonnage brun, étiquettes de titres manuscrites; lacets, tranches mouchetées (le dos du tome III comporte des manques, pièces de titres frottées). Les 4 volumes.

Édition originale de cette source très importante pour l'historiographie cistercienne. "Les Annales Cistercienses de Manrique ont une valeur intrinsèque insurpassable et (…) c'est vers elles que doivent se tourner les yeux de tous ceux qui essayent de rechercher les origines de l'Ordre cistercien, dans son époque de plus grande expansion, que ce soit en France, Italie, Espagne, ou en quelque autre nation d'Europe où les fils de saint Bernard établirent leurs demeures de silence" (Fr. M. A. Yáñez, in Cahiers de Civilisation Médiévale, pp. 408 à 409). Né sous le nom de Pedro Medina Manrique, l'auteur appartenait par sa mère à la famille d'Alfonso Manrique (d. 1538), archevêque de Séville et inquisiteur général. A treize ans, il est au couvent de Santiago d'Alcalá de Henares fondé par sa famille (deux des tantes de Manrique étaient cisterciennes à Burgos). À quinze ans, il prit l'habit cistercien au monastère de Huerta (9 avril 1592) et reçut le nom d'Angel. Profès le 18 avril 1593, il étudia ensuite la théologie au monastère de Meira (Galice), puis la théologie au collège cistercien San Bernardo de Salamanque. Reçu maître en théologie le 7 novembre 1613, il est en 1615 préfêt des étudiants à San Bernardo. En 1621, il occupe la chaire de philosophie morale de l'université. Quatre fois abbé du collège de Salamanque, il est en même temps conseiller et définiteur de la congrégation de Castille, puis abbé général (1626-1629). Le 16 avril 1636, il est nommé prédicateur du roi par Philippe IV et continue entretemps à enseigner à Salamanque. Nommé au siège épiscopal de Badajoz, il en prend la possession le 10 septembre 1645. Alors déjà âgé, il s'occupa de son diocèse tant bien que mal, présida le synode 1648 et mourut peu après. L'œuvre de Manrique se déploie sur divers niveaux. Il est surtout connu pour ses grandes Annales de l'histoire de Cîteaux, couvrant les années 1098-1237, qui étaient considérées à l'époque comme un point culminant de l'historiographie cistercienne. Il disposa de très nombreux documents disponibles à Salamanque, et se fit communiquer des manuscrits de France, de Flandre, d'Allemagne et d'Italie. Beau titres-frontispices gravés en taille-douce par Audran, sur lesquels on note la présence d'un cachet au timbre humide d'une congrégation religieuse. Quelques traces de mouillures marginales et de rousseurs, galeries de vers dans le coin inférieur droit du tome troisième, sans atteinte au texte. Bon ensemble malgré les défauts signalés, complet.