Vendu
éd. 1643

[SAINT-AMANT (Marc-Antoine Gérard, dit de)]

La Rome ridicule. Caprice.

S.l. [Rouen], S.e. [Louis du Mesnil], 1643 ; petit in-8, 53 pp., plein veau moucheté de l'époque, dos orné à nerfs, tranches mouchetées (coiffe supérieure absente, coins émoussés).

Cioranescu, 60694. Lagny, Bibliographie des éditions anciennes des œuvres de Saint-Amant, p. 16 à 22. Les bibliographes ne s'accordent pas sur la qualification d'édition originale de ce texte : pour l'Abbé Goujet, notre édition, datée de 1643, est la première ; pour Lagny ou Lachèvre c'est l'édition in-4, parue sans date, qui est considérée comme étant la princeps. "Cette édition, la moins rare de la Rome ridicule, est aussi la mieux imprimée" (Lagny). Marc-Antoine Gérard, sieur de Saint-Amant (Rouen 1594 - Paris 1660) est resté moins fameux pour ses poésies que pour ses débauches, sa goinfrerie et son ivrognerie. Il séjourna à Rome en 1633, dans la suite du maréchal de Créquy, parti négocier auprès du pape Urbain VIII le mariage secret de Gaston d’Orléans (frère de Louis XIII) et de Marguerite de Lorraine. Saint-Amant ne goûta guère la Ville éternelle : fin observateur, il critiqua à plaisir dans son poème les monuments et fontaines de la ville, déplora la cruauté et l’exubérance des mœurs italiennes, ainsi que l’âpreté générale au gain. Tour à tour, ce sont les matrones trop prudes et les maris jaloux qui sont moqués, alors que la vie du petit peuple dans les rues animées de Rome est décrite avec couleurs, tandis que le poète maugrée sur la piètre qualité de la nourriture, des boissons ou des logis. Burlesque, écrit au vitriol et parfois fort cru, ce poème-pamphlet parut sans nom d’auteur et sans privilège du roi. L’œuvre fut interdite dès sa parution et son premier imprimeur, emprisonné ; elle circula dès lors sous le manteau. Exemple d'un dizain (LIX) : "Que vois-je là dans ce carrosse ? Quoi, moine, vous venez ici ? Et quoi, vous saluez aussi Ces chiennes qu’il faut que je rosse ? Ha ! c’est trop, vous en abusez, Nous sommes tout scandalisés De vos œillades libertines. Retirez-vous, pères en Dieu, Ni les vêpres, ni les matines Ne se chantent point en ce lieu".

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