Cologne, Mauritius Georgius Weidmannus, 1690; 2 volumes in-folio, 69 ff.n.ch. + 916 pp. + 20 ff.n.ch. + 308 pp. + 4 ff.n.ch. + 772 pp. (1544 col.) + 22 ff.n.ch., plein vélin de l'époque, dos lisses recouverts d'une bande de basane brune au XIXe siècle, avec décors de faux-nerfs et de fleurons, pièces de titres de maroquin vert (petits accrocs aux dos) . Les 2 volumes.
Édition juxtalinéaire grec-latin donnée par l'abbé Jacques de Billy (1535-1581). On y trouve 53 discours ou sermons, 232 lettres et des 155 poèmes de Grégoire de Nazianze (329-390). "Grégoire entre dans l’existence en 330, comme la nouvelle capitale impériale, Constantinople, et termine sa vie en 390, au moment où Théodose le Grand va interdire le paganisme et décréter le christianisme religion de l’Empire (391). Grégoire est né dans une famille chrétienne de Cappadoce, propriétaire de vastes latifundia. Son père est l’évêque, élu parmi les curiales, de l’Église de la petite cité de Nazianze, ce qui déterminera le destin de son fils, tenu de prendre sa succession. Or pour lui, comme pour beaucoup de jeunes intellectuels chrétiens de l’époque, épris des valeurs néoplatoniciennes (mépris de la chair, célibat, culte de la virginité, refus de procréer), le vrai christianisme ne se pratique que dans la vie monastique. Après dix ans d’études dans les grandes écoles sophistiques de l’Empire oriental et à Athènes (où il pourrait devenir enseignant), il obéit à sa véritable vocation : il se retire du monde avec son ami, l’Arménien Basile, et quelques autres condisciples, pour mener une vie d’étude et de prière. Mais rappelé par son père et poussé par Basile, devenu entretemps évêque de Césarée, il devient lui-même assistant, puis remplaçant, de l’évêque de Nazianze. Il connaît un moment de gloire lorsque Théodose l’intronise évêque de Constantinople et président du Concile de 381, d’où il démissionne et « s’enfuit », indigné par la corruption et l’inimitié de ses collègues. Contre eux, il lancera railleries et anathèmes dans de nombreux poèmes lyriques ou théologiques et moraux. Auteur d’une œuvre poétique immense, le Cappadocien représente brillamment le triomphe de la tradition grecque antique et l’assimilation, qui caractérise l’Antiquité tardive, de la culture classique par la littérature chrétienne" (présentation à une réédition des œuvres poétiques, aux Belles-Lettres, en 2004). Les 772 dernières pages du second volume sont essentiellement occupées par les commentaires d'Elie de Crète. Texte sur deux colonnes, pages de titre imprimées en rouge et noir, avec vignettes de l'éditeur illustrées de globes terrestres et célestes. Quelques brunissures au papier, ex-libris d'une bibliothèque conventuelle aux versos des plats ; agréables exemplaires.
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