RACINE (Jean)

Phèdre. Tragédie de Racine. Prélude de Paul Valéry. Gravures de Brunck de Freundeck.

Paris, Les Bibliophiles Franco-Suisses, 1942; in-4, 7 ff.n.ch. (faux-titre, titre, frontispice) + XXI pp. + 3 ff.n.ch. + 120 pp. + la suite, en feuillets, sous couverture rempliée illustrée d'une gravure originale à pleine page, chemise et étui (un mors fendu a été restauré).

Richard Brunck de Freundeck (1899 - 1949), Strasbourg, Cabinet des Estampes, 1980, pp. 52 à 54. Ouvrage rare, tiré à 115 exemplaires numérotés et nominatifs, illustré de 20 eaux-fortes hors-texte (21 avec celle de la couverture), et 7 dans le texte. Exemplaire numéro 11, auquel est jointe une suite de toutes les gravures sur papier de Chine (seuls 19 suites ont été tirées pour cette édition), et le dessin original préparatoire de la deuxième page de titre, motif inspiré d'un sphinx du musée de Delphes. Richard Brunck écrit : "Il faut bien l'avouer, si je n'avais pas visité les territoires grecs, si je n'avais pas contemplé les merveilles d'Olympie et d'Athènes, il m'eut été extrêmement difficile d'illustrer Phèdre". Brunck grave ici Phèdre dans tous ses états, depuis l'amoureuse encore hésitante jusqu'à la désespérée sombrant dans la mort. Tout au long de ces compositions, le visage de Phèdre porte le même masque impénétrable. Cependant le choix des attitudes (bustes renversés, mouvements des bras, torsions de la nuque, etc.) et le traitement des drapés et des chevelures fonctionnent comme révélateurs de la tragédie, allant presque jusqu'à anéantir la sensualité de ces images due au modelé très doux des chairs. Bel exemplaire.