Paris, Aux Bureaux d'abonnement et de vente, rue Jacob, 1847; in-4, 412 pp., demi-basane aubergine de l'époque, dos lisse à larges faux-nerfs et coiffes ornés.
Grandville, mort le 17 mars 1847 à l'âge de quarante-quatre ans, mentalement brisé par la perte de sa femme et de ses trois enfants, fut un collaborateur régulier du Magasin pittoresque. Il écrivit au rédacteur du Magasin pittoresque, fin février, soit quelques jours avant sa mort, deux lettres, accompagnées de dessins, dans lesquelles il racontait et interprétait les rêves, ou les visions qu'il avait tenté de mettre en images. Ces dessins, rapidement gravés sur bois, furent reproduits, à pleine page, dans le Magasin pittoresque, accompagnés de la transcription des deux lettres. Grandville, après avoir averti le lecteur "que le dessin doit être regardé en commençant en haut de la page, et en suivant la ligne descendante des diverses figures jusqu'à l'extrémité inférieure ou se termine le rêve", livre son interprétation toute personnelle, fouillée, de l'image qu'il a créée. Sa première lettre se conclut ainsi : "Jusqu'ici jamais, je crois, le rêve n'a été ainsi compris et exprimé (excepté dans Un autre monde, œuvre récente peu connue de votre serviteur). Après ces éloges que je me donne, et que vous pourrez me renvoyer, il me restera à vous écrire l'explication du second rêve qui, grâce à celle du premier, sera, je pense, très courte. Donc, adieu ; mais vite un second bois pendant que je suis tout entier à songer à vous et au cher Magasin, si grand dévoreur d'idées". Une intéressante bibliographie des contributions qu'apporta Grandville au Magasin pittoresque fait partie de l'article. Ces parties concernant Grandville tiennent sur quatre pages ; le reste de la publication, pour 1847, est complet. Très bel exemplaire.
Inscrivez-vous pour recevoir des lettres d’information concernant notre librairie.