LOUŸS (Pierre)

Pibrac.

Londres, J.H. Smith, 1939 ; grand in-8, 122 pp., broché, couverture rouge imprimée rempliée (partiellement et légèrement insolée).

Alexandrian, 296-297. Dutel, 2197. Édition reprise sur l'édition publiée à Paris en 1933, dont le tirage a été limité à 375 exemplaires numérotés, ici l'un des 125 du tirage de tête numérotés sur pur fil Johannot. Les 12 compositions libres (l'édition de 1933 en comportait 20), à pleine page, coloriées au pochoir, sont attribuées à Marcel Stobbaerts. « Pybrac a été écrit après les démêlés de Pierre Louÿs avec le sénateur Bérenger, président de la Ligue contre la licence des rues, qui fit interdire au théâtre Antoine en décembre 1910 une scène de La Femme et le Pantin, parce que la danseuse Régina Badet y montrait ses seins nus » (Alexandrian). Pour se moquer de ce père la pudeur, Pierre Louÿs se réfère aux quatrains moralisateurs de Raoul du Faur, seigneur de Pibrac, magistrat toulousain du XVIe siècle, dont il imite le ton. Chacun de ses 261 quatrains commence ainsi par « Je n'aime pas à voir » et, sous couvert de la dénoncer, décrit une abomination, pour mieux indigner les censeurs. "Je n'aime pas à voir la souple Marceline qui dit à son cousin : « Mon chéri, bandes-tu ? Viens m'enculer au parc, j'ai pris ma vaseline. » Ce langage est lascif et blesse la vertu". Bon exemplaire.