MEDICUS (Jean Nicolas)

Manuscrit : Registre appartenant à Jean Nicolas Medicus, Prêtre & Chapelain de la Collégiale de Saint Estienne de Sarrebourg. 1745.

[Sarrebourg], s.e., 1745-1767 ; petit in-4 (20,5 x 17 cm), 1 feuillet de titre non chiffré + 250 pp. numérotées (desquelles il faut retrancher 15 feuillets qui ont été retirés et 9 feuillets restés vierges) + 9 ff.n.ch. de table + 4 ff.n.ch., demi-parcemin de l'époque, plats de cartonnage, dos lisse renforcé d'une bande de parchemin ajoutée au XIXe siècle, titre manuscrit (traces d'usage).

Très intéressant registre tenu par Jean Nicolas Medicus de 1745 à 1767, prêtre de la Collégiale de Sarrebourg, devenue Église Saint-Barthélémy en 1802. Le manuscrit est d'abord constitué de nombreux feuillets remplis de listes des dépenses et des recettes de la Collégiale (salaires, gages, achats de fournitures) et les noms des pensionnaires, servantes et autres fournisseurs concernés. Une fois les comptes soldés, les feuillets étaient parfois raturés par Medicus, sans que la lecture du document soit empêchée par ces biffures. On découvre ainsi toute une foule de prix de denrées ou de services, pratiqués à Sarrebourg au milieu du 18e siècle : prix du vin, du bois, du foin, du sel, du beurre, du savon, du pain, du lait, de la crème, de l'huile d'olive, de souliers, etc., ou encore de travaux de blanchissage ou de fauchage. L'achat de vin, par exemple, constitue un poste de dépense non négligeable. Medicus consacre 5 pages à ses comptes pour les années 1743 à 1750, en indiquant les quantités de rouge et de blanc achetés, nouveau ou ancien, avec parfois les provenances du divin liquide. Outre ces carnets de comptes, le manuscrit renferme nombre de recettes et remèdes. Pour les vaches d'abord : une douzaine de pages sont consacrées à des recettes vétérinaires. Pour les hommes ensuite : Medicus consigne quelques recettes de médecine populaire. Par exemple, celle d'un élixir de longue vie, qui débute par ces mots : "Elixir de longue vie. Cette recette a été trouvée dans les papiers d'un Docteur Médecin Suédois, après sa mort arrivée à l'âge de 104 ans par une chute de cheval, le secret était dans sa famille depuis plusieurs siècles, son aïeul a vécu 136 ans, son père 113, et sa mère 107 ans par l'usage journalier de 7, 8 à 9 gouttes par jour de cet élixir, matin et soir, dans le double de vin blanc, thé ou bouillon". On trouve aussi des recettes d'onguents, de baumes, d'amers et de remèdes pour toutes sortes de foulures, coupures, brûlures, gerçures, maux de gorge, coliques, indigestions et autres fièvres. Et aussi les compositions de vernis et de mastiques, de teintures, et les recettes d'un "bouillon rafraîchissant" ou encore d'une "bonne tisane royale". Une page décrit également le "secret pour ôter les taches des habits de graisse et d'huile, même du cambouis". Un index clôt le volume, indiquant matières et abordées et noms propres évoqués. 15 feuillets ont été retranchés du volume (probablement par Medicus lui-même), et 9 feuillets sont restés vierges. Beau document.