Paris, Depelasol, 1835 ; 10 volumes grand in-8, 3 ff.n.ch. + 419 + 236 + 292 + 316 + 320 + 260 + 278 + 288 + 315 + 269 pp., demi-chagrin aubergine à coins de l'époque, dos lisses ornés d'un joli décor romantique, tomaisons frappées en pieds, papier flammé sur les plats de couleurs violette, rouge et crème, tranches marbrées (minimes traces de frottement aux dos des tomes 9 & 10). Les 10 volumes.
Brunet III, 887 (1820-21). Nouvelle édition, corrigée et augmentée, de l'édition parue chez Prudhomme en 1806, dirigée par Moreau de la Sarthe. Un des quelques exemplaires tirés sur papier vélin, illustré de 610 gravures protégées par des serpentes, contre les 600 annoncées au titre, exécutées par Pierre-Nicolas Ransonnette "sous l’inspection" de François-André Vincent pour accompagner l’ensemble des textes. Les planches du tome neuvième, d'après Le Brun, ont été tirées en bistre, ainsi que quelques planches du tome quatrième. Paru pour la première fois à la fin du XVIIIe siècle, cet ouvrage de Johann Kaspar Lavater a exercé une influence décisive sur la culture européenne, bien au-delà de son ambition initiale de relier traits du visage et caractère moral. Best-seller de son temps, il a nourri les imaginaires littéraires, artistiques et scientifiques du XIXe siècle. Dans les lettres, Lavater fascine Goethe, qui collabore brièvement à son projet, et inspire les descriptions minutieuses de Balzac, les portraits moraux de Zola, les figures romantiques chez Chateaubriand, ou encore l’introspection de Nerval. L’idée que le visage révèle l’âme devient un ressort narratif et psychologique central. Dans les arts, ses théories marquent durablement les portraitistes et illustrateurs. Des artistes comme Henry Fuseli, William Blake ou Ingres s’inspirent de ses planches ou de ses principes. Le goût du type humain, du visage expressif, irrigue la peinture, la caricature (Daumier), et même la photographie naissante (Nadar). Du côté des sciences, Lavater anticipe une part des débats du XIXe siècle sur l’anthropologie et la psychologie. Son influence se fait sentir chez Franz Joseph Gall, fondateur de la phrénologie, mais aussi chez Cesare Lombroso, théoricien du "criminel-né", ou encore chez Alphonse Bertillon, pionnier de l’identification policière. Très bel exemplaire malgré de rares rousseurs éparses, agréablement relié, complet de toutes ses planches, rare sur ce papier.
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