Strasbourg, J. Städel, 1698 ; in-4, titre-frontispice + titre + 10 ff.n.ch. + 1172 pp. + 72 ff.n.ch. + 52 pp. + 1 f.n.ch., plein veau moucheté de l'époque, dos muet à quatre nerfs, tranches mouchetées, armoiries non identifiées frappées sur le plat supérieur (minimes traces d'usage).
Schmit Ritter von Tavera, Bibliographie zur Geschichte des österreichischen Kaiserstaates, 1858, I, n°193. - Graesse, IV, p. 39. Édition princeps, tirée de l'œuvre manuscrite de Jacob Twinger von Königshoven (1346-1420) et publiée par Jean Schiltern. Elle est ornée d'un titre-frontispice, de 6 planches par Seüdel, et d'un plan dépliant de Strasbourg en 1680. Impression en caractères gothiques, avec titre en rouge et noir. Importante chronique historique consacrée à l'Allemagne et à l'Alsace. Elle comprend à la suite une chronique sur les origines de la ville de Fribourg. Jacques Twinger, de Koenigshoffen, issu d'une famille patricienne de Strasbourg, chanoine de Saint-Thomas depuis 1395, rédige sa chronique allemande (après en avoir écrit une latine, perdue), entre 1392 et 1420, date de sa mort. Cette chronique court jusqu’en 1400. Comme il le dit dans sa préface, il s'adresse aux laïcs cultivés, ne veut pas s'en tenir aux vieilles histoires, mais veut raconter les faits contemporains « qui sont lus avec plus d'intérêt que les choses anciennes », et particulièrement les événements remarquables qui se sont produits en Alsace et à Strasbourg. Kœnigshofen ne rompt cependant avec la tradition, et sa chronique est d'inspiration typiquement médiévale, surtout quand on la compare à celle de Froissart, à peu près contemporaine. Il débute par la création du monde et manifeste le souci d'écrire une histoire universelle en même temps que strasbourgeoise et remonte toujours jusqu'aux plus lointaines origines. Les trois premiers chapitres relatent l'histoire de l'Orient, des Juifs, de Rome, des papes et de l'Eglise chrétienne ; le quatrième est consacré aux évêques de Strasbourg, depuis saint Amand ; seul le cinquième traite de l'histoire de la ville, depuis sa création par Trébata, fils de Sémiramis et fondateur de Trèves, douze cents ans avant notre ère. Le récit n'est pas continu, mais découpé en une suite de notices souvent disparates, sans grand respect de la chronologie ni de l'exactitude. L'auteur ne se prive pas non plus, pour les événements récents, de faire de larges emprunts, parfois textuels, à ses devanciers. Mais son récit est vivant, naïf, émaillé d'anecdotes, de saillies, de faits étonnants. Le sincère patriotisme municipal et impérial qui s'en dégage ne pouvait manquer de plaire à ses lecteurs. Telle quelle, cette œuvre rencontra un succès éclatant en Allemagne et passa pour le modèle de toute chronique urbaine. On en connaît une quarantaine de manuscrits, dont certains contiennent des insertions concernant d'autres villes. En Alsace même, elle eut plusieurs continuateurs au XVe siècle. Pourtant, sa vogue semble avoir été d'assez courte durée, puisqu'il fallut attendre jusqu'en 1698 pour en voir paraître une édition imprimée. Manque angulaire de papier au premier feuillet de garde blanc. Petites inscriptions manuscrites contemporaines au verso du frontispice et sur la page de titre. Bel exemplaire malgré.
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