Brive, Chez F. Bourdeaux, an VI (1798) ; in-8, 50 pp., broché, sous couverture d'attente de l'époque (sans le plat supérieur).
Édition originale rare. Pierre-André Latreille (1762–1833), né à Brive (Corrèze), est issu d’un milieu modeste. Il étudie au collège de la ville, où il se passionne très tôt pour l’histoire naturelle, notamment les insectes. Son éducation est marquée par la rencontre avec des naturalistes locaux et des prêtres érudits, qui l’initient à l’observation méthodique de la nature. En 1780, il entre au séminaire de Limoges, puis est ordonné prêtre en 1786. De retour à Brive, Latreille enseigne et poursuit ses études naturalistes. Il se consacre à l’entomologie, collectant et décrivant des spécimens dans la région. Ses observations, souvent menées en collaboration avec des correspondants scientifiques, jettent les bases de ses futures classifications. En 1793, la Révolution bouleverse sa vie : arrêté pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé, il est emprisonné, puis condamné à la déportation en Guyane. Grâce à ses connaissances en entomologie, il est finalement libéré en 1795 après avoir attiré l’attention de naturalistes influents. Il deviendra « aide-naturaliste » auprès de Lamarck au Muséum national d’Histoire naturelle. Son "Essai sur l'histoire des fourmis de la France" constitue une sorte de préambule à son œuvre majeure, l' Histoire naturelle des fourmis (1802). La brochure s'ouvre sur cette touchante dédicace imprimée à son jeune élève Charles (Latreille fut le précepteur, durant les années qu’il passa à Brive, vers 1795-1798, d'un fils de notable, qui fut son élève préféré) : "Toi, auprès du quel m'ont appelé la voix du sang et de l'amitié, qui atteignant à peine ta dixième année, te livre déjà avec ardeur à l'étude de la nature, reçois, aimable enfant, le fruit de mes observations sur des insectes que tu observes avec moi. Mes yeux, affaiblis par de longues et pénibles recherches, empruntent le secours des tiens et mes découvertes sont aussi ta propriété. Qu'il m'est doux, fidèle compagnon de mes travaux, de t'offrir cet hommage ! Puissè-je voir, chaque jour, s'accroître, se fortifier ce désir de t'instruire, qui commence à éclore dans ton jeune cœur ! Cultive les lettres, aime les hommes, honore ta patrie, et tu feras, mon tendre enfant, ton bonheur et le mien". Page de titre un peu poussiéreuse comportant quelques rousseurs, en raison de l'absence du plat supérieur de la couverture, sinon bon exemplaire tel que paru, non rogné.
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