DESCAVES (Lucien)

Sous-Offs. Roman militaire. Relié à la suite : Sous-Offs en Cour d'Assises. Notes de l'auteur, arrêt de renvoi de la chambre des mises en accusation, réquisitoire, plaidoiries de Maîtres Tézenas et Millerand, bibliographie.

Paris, Tresse & Stock, 1889-1890; in-12, 437 + 121 pp., demi-chagrin rouge de l'époque, dos orné à nerfs, tête dorée, date estampée en pied (infimes traces de frottement à la coiffe inférieure).

Talvart IV, p. 191, 6A et 6B. Réunion de deux ouvrages : I : Sous-Offs : édition originale, avec un envoi autographe signé de l'auteur : "À Émile Desbeaux, son ami, Lucien Descaves", une carte de visite de Descaves contrecollée sur la page de faux-titre, comprenant quelques lignes autographes, et une lettre autographe signée de l'auteur encartée avant le titre (une page et quelques lignes in-12). Sous-Offs, célèbre roman anti-militariste, fut traduit en cour d'assises pour injures à l'armée et outrages aux bonnes mœurs. Il est dédié "à tous ceux dont la Patrie prend le sang non pour le verser, mais pour le soumettre, dans l'obscure paix des chais militaires, aux tares du mouillage et de la sophistication". Descaves n'aura de cesse, par la suite, de stigmatiser, chez les Français, le "ver intestinal qu'ils rassasient et qui les épuise : le ténia militaire", cette fièvre éruptive, la fièvre galonnière, qui sont les symptômes ordinaires accompagnant une maladie chronique bien connue en France : le militarisme" (La Colonne, 1901, p. 135). La genèse de Sous-Offs remonte à une date précoce ; on le comprend en consultant sa correspondance. Huÿsmans écrivait à Descaves, alors sous les drapeaux, dès 1883 : "(…) je compte sur vous, pour donner un jour le roman militaire qui n'a pas encore été fait". Le 2 février 1884, Descaves écrit à Henry Kistemaeckers, après la lecture - qu'il juge décevante - du Roman de Robert Caze "Femme à soldat" : "(…) le livre sur le soldat, ses femmes et sa vie, reste à écrire ; et ça me console !". Descaves sera acquitté par la Cour d'Assises de la Seine, le 15 mars 1890. Ses avocats furent Maurice Tézenas et Millerand. II : Sous-Offs en Cour d'Assise (Paris, Tresse & Stock, 1890, in-12, 121 pp.) : édition originale sur papier d'édition, avec un envoi autographe signé de l'auteur à Desbeaux. Sous-Offs en Cour d'assises retrace l'histoire du livre et le récit du procès. La réunion des deux ouvrages, en éditions originales, est rare. Bon exemplaire.